Petit projet pour problématique habituelle d’extension de bâtiment classique.
Lorsque le programme, l’ambition architecturale en rupture avec le « vernaculaire » est possible ( = comprendre: que les clients sont « éclairés » ) nous aimons répondre à ces demandes simples.
Le budget est maîtrisé, le programme également: une pièce a vivre plus grande que le salon existant, profitant de la vue exceptionnelle sur l’ouest Lyonnais, une refonte de la cuisine actuellement traversée de part en part et peu fonctionnelle, bref: retourner la maison vers la vue et le jardin tout en offrant une façon de vivre plus contemporaine.
Le projet
Nous testons plusieurs solutions avant de conclure:
1. Que la cuisine actuelle doit faire partie de l’extension et servir de trait d’union entre l’ancien et le nouveau. Cependant le volume en extension ne doit pas être collé complètement pour pouvoir se confronter sans risque à l’existant.
2. Que l’empreinte au sol physique ( contact) doit être la plus réduite possible
3. Que le projet sera en métal qui permet une légèreté et une rigidité autorisant le porte a faux ambitieux ( dans le budget et des dimensions réduites). Nous sortons d’une aventure pénible en maçonnerie, et il faut se refaire un moral avec la filière sèche!
4. que le projet peut dépasser l’alignement ouest de la maison, mais pas non plus oblitérer la vue à gauche, sans pour autant se dérouler perpendiculaire trop loin de la maison existante, ce qui entraîne alors des circulations compliquée et une sensation d’éloignement rendant la pièce trop indépendante / isolée.
Assez vite les proportions de l’extension se calent, et on se rends compte que la problématique sur laquelle nous passons du temps est l’architecture des pignons vitrés. Trop plats ils donnent un aspect de bâtiment industriel pauvre non souhaité. Nous finissons par adopter un cadre en projection intégré à la peau extérieure, qui permet d’éloigner le vitrage du nu extérieur du bâtiment, créant un seuil essentiel ici. La zone dégagée de quelques dizaines de cm forme également un banc permettant de contempler la vue.
Pour ce type de projets, nous travaillons 3 phases avant chantier: l’esquisse permettant de valider les idées directrices et l’aspect général, l’avant projet permettant de préciser tout, ainsi que le dossier PC, pour finir par le projet de conception générale ( APD/DCE). Sur un tel projet, 2 mois d’échanges environ sont nécessaire pour déposer le PC, puis encore 2 mois pour préparer la consultation des entreprises, les détails techniques etc..
version 1..collé..la cuisine bascule dans l’extension
version 2..collé..séduisante, mais qui bloque la lumière au sud, et la vue de façon inacceptable. L’ancienne cuisine reste isolée.
Compromis de ce que l’on cherche….: la cuisine est un trait d’union entre l’existant et le projet. Une rampe légère permet de dramatiser le passage vers l’extension lumineuse. La cuisine reste au niveau de l’existant pour mieux la raccrocher.
Finalement le bâtiment est entièrement décollé du sol par la modification de la charpente acier, ceci a pour but d’accentuer la légèreté apparente du projet, et de minimiser les fondations en bordure de l’existant ou passent plusieurs réseaux secs de la maison. Une modélisation complète de la charpente acier et des habillages est réalisée pour permettre de comprendre et valider la mise en oeuvre et les altimétries du projet.
La charpente encaisse l’énorme porte a faux et est calculée pour une flèche largement supérieure a celle habituelle, ce qui explique la présence d’HEB 400, habituellement rencontrés dans des projets nettement plus grands..on ne veut pas risquer des désordres sur les finitions intérieures a cause de la déformation trop importante de la structure. La plateforme du plancher sert d’assise a la charpente supérieure formant support de murs et du toit.
évacuation de l’ancienne cuve a fioul désaffectée après dégazage, située dans la fondation masse et donc gênante.
7 m3 de béton vont prendre place dans cette fouille!
Cadres d’armatures en cours de façonnage ( sur des petits chantiers les maçons fabriquent souvent directement sur place plutôt que de commander les cages toutes prêtes)
En parallèle la reprise de sous oeuvre sur la maison principale est mise en chantier: linteau coulé en deux parties ( intérieur et extérieur liaisonnés par des stabox).
beaucoup de béton, beaucoup d’acier..vérification systématique des ferraillages de ce type d’ouvrages par l’architecte indispensable..( il manquait plusieurs tors et épingles qu’il a fallu rajouter > décalage du coulage)
Fondation « sêche »..mise place de l’ossature primaire galva, qui a demandé un dernier petit bucheronnage du client pour dégager la branche sur laquelle on avait un doute…souvent les clients « mouillent la chemise » 🙂
L’effet voulu de décollement semble parfaitement réussi. Le faible recul disponible sur l’ensemble du site par rapport au projet rends difficile la perception de la descente de charge, provoquant une fascination devant la masse ( pourtant évidée) en suspension.
Fonctionnement de la structure: le plancher de reprise distribue sur les 4 poteaux la charge. Les poteaux extérieurs fonctionnent en tirants.
Mise en place de la finition sous le projet > une fois les planchers collaborant coulés il sera trop tard…Bordures tôles brutes 3mm, bidim + 12 tonnes de graviers de saone mis en place à la pelle, brouette et godet: 2 jours de travail!! Les bordures sont en retrait du nu fini du bâti pour ne pas avoir avoir un effet de vis à vis symétrique avec la superstructure.
Coulage des planchers collaborants. L’altimétrie est finement calée en amont dans les plans exe que nous mettons a jour en continu avec l’entreprise de charpente métallique. On est à 2mm près par rapport au projet initial, ce qui est une tolérance acceptable et que l’on ne peut pas obtenir en maçonnerie dans des coûts raisonnables.
avant coulage ( treillis ST10 et calfeutrements soignés)
Coulage difficile d’accès au bras telescopique….le plancher au premier plan arrive au niveau de l’existant ( une fois le plancher chauffant coulé bien sûr). Sur la traverse au premier plan sera posé un précadre support de la menuiserie acier laqué.
dalle tirée: manque 14cm d’isolant, une chape, un parquet collé…le niveau fini est bien supérieur!
La retraite de Russie…les engins creusent le jardin ( saison défavorable pour les travaux lourds…)
Mise en place des plateaux support de bardage.
On devine les habillages inox miroir des poteaux
Une terrasse bois vient connecter le projet au perron maçonné.
Transparence vers le jardin
Transparence de la cuisine…chaussures de chantier non conforme…mais hernie discale qui empêchent de faire ses lacets 🙂
Cadrage sur le paysage ( proportion finale moins haute car il manque le plancher chauffant et le faux plafond)
Principe d’assemblage et de support des bacs d’étanchéité. Finalement la pente est crée pour satisfaire au DTU ( et au fabricant)..Du coup on perds de la hauteur et on isolera partiellement dessous pour compenser la perte d’isolant sur les bacs.
Pose de la membrane PVC. Le haut de pente reçoit le chevêtre pour le conduit du poële. Il est habillé en PVC soudé, puis recouvert d’un chapeau zinc, lequel étanche le conduit inox double paroi. L’isolant PU est remplacé par de la laine de roche pour satisfaire aux normes feu.
Finalement, il est choisit de ne pas poser de trop pleins: a membrane recouvre les couvertines qui débordent au dela du pare-pluie. Ainsi si la toiture monte en charge, le trop plein se déverse comme un évier sur l’extérieur, sans abîmer les isolants de façade. Depuis l’extérieur, un joint creux entre la couvertine et le bardage finale permet de ne pas avoir de contact visuel depuis l’extérieur ( seul le bardage est visible).
Bas de pente
Naissance EP
jonction toiture zinc joint debout et étanchéité. Il faut laisser un support pour le bardage alu, et déterminer comment il va se fixer au dessus du relevé zinc.
Pose des profils acier laqués: pose complexe et risquée ( les pocs sur laquage blanc se voient tout de suite).
Savant cheminement de l’EP! en effet il faut franchir le H principal de structure sans que l’EP se voie…du coup elle passe à travers le plancher de la cuisine qui est du bon coté…Le dessous de la partie horizontale de l’EP corresponds à la hauteur du plancher fini.
Le robot de pose est en panne…une semaine perdue…il est indispensable pour lever les verres de 350 kilos ( SP10).
on attaques les doublages et placos.
Isolation des plateaux avant la pose du pare pluie.
Le pare pluie est posé et il sera tenu par les Z de fixation des bardages. Sa présence n’est pas obligatoire car l’isolant résiste à l’eau, mais il permet d’améliorer l’étanchéité à l’air car il est scotché de façon continue.
Plancher chauffant en cours de pose
Deux zones de hauteur différente ( une correspondant à la cuisine existante et l’autre celle du salon). rendent difficiles les préparations. La zone sans PER correspond au grand meuble de cuisine ( ilot central)
Coulage des chapes
Pose du parquet ( collé pleine face) et carrelages
Pose de l’ilôt central sur mesure
Ilot vertical cuisine en applique dans l’ancienne cuisine.
Support de terrasse bois en ipé
Attente des stores pour finir la sous face ( laquée pleine: semi-réfléchissante)
Le décollement du bâtiment commence à se faire sentir, aidé par l’apparente légèreté du projet.
La transparence est telle que les oiseaux se fracassent dans les vitrages… 🙁 heureusement des meubles et luminaires vont habiller l’espace.
Une certaine idée de transparence…
Pliages parfaits, reprise de laque a faire sur la protection de rive plancher.